logo
#

Dernières actualités avec #Fondation humanitaire de Gaza

La Défense civile annonce la mort de 39 Palestiniens près des centres d'aide humanitaire
La Défense civile annonce la mort de 39 Palestiniens près des centres d'aide humanitaire

La Presse

time5 days ago

  • Politics
  • La Presse

La Défense civile annonce la mort de 39 Palestiniens près des centres d'aide humanitaire

Un homme blessé lors d'une distribution de nourriture dans un centre géré par la Fondation humanitaire de Gaza est transporté à l'hôpital Nasser de Khan Younès, le 19 juillet 2025. La Défense civile annonce la mort de 39 Palestiniens près des centres d'aide humanitaire (Gaza) La Défense civile locale a affirmé que 39 Palestiniens avaient été tués samedi par des tirs israéliens près de centres d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, affamée et ravagée par la guerre entre Israël et le Hamas. Agence France-Presse Les quelque deux millions de Palestiniens assiégés par Israël à Gaza sont au bord de la famine après plus de 21 mois de conflit, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que « 39 personnes qui attendaient de l'aide humanitaire » avaient été tuées par l'armée israélienne. Plus tôt, il avait fait état de 32 morts et plus de 100 blessées près d'un centre au sud de Khan Younès (sud) et près d'un autre au nord de Rafah, attribuant les attaques à des « tirs israéliens ». Selon la même source, les tirs ont eu lieu à proximité de centres de distribution d'aide humanitaire gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël. La GHF a indiqué que les informations faisant état de morts près de ses sites étaient « fausses ». Un témoin a raconté à l'AFP s'être rendu avant l'aube avec cinq membres de sa famille pour chercher de la nourriture dans l'un de ces centres, lorsque des soldats israéliens ont commencé à tirer, selon lui. « Que des balles » « Nous n'avons rien pu avoir », a affirmé Abdelaziz Abed, 37 ans. « Chaque jour, je m'y rends mais nous ne recevons que des balles ». Trois autres témoins ont également accusé les soldats d'avoir ouvert le feu. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué avoir identifié dans le secteur de Rafah des « suspects » qui se sont approchés de soldats. PHOTO AGENCE FRANCE-PRESSE Un homme blessé reçoit des soins médicaux à l'hôpital Nasser de Khan Younès, le 19 juillet 2025. Ils n'ont pas obtempéré aux appels à quitter les lieux et les soldats ont ouvert le feu en guise d'avertissement, a précisé l'armée, ajoutant avoir reçu des informations sur des victimes. « Nous examinons l'incident » qui s'est déroulé la nuit à environ un kilomètre du centre d'aide fermé à ce moment-là, selon l'armée. « Nous avons averti à plusieurs reprises les personnes en quête d'aide de ne pas se rendre sur nos sites pendant la nuit et tôt le matin », a déclaré la GHF sur X, faisant état de « fausses » informations sur des morts près de ses sites. Cette organisation avait commencé ses opérations fin mai, après un blocus humanitaire total de plus de deux mois imposé par Israël en dépit des avertissements de l'ONU sur un risque imminent de famine à Gaza. L'ONU et des ONG humanitaires refusent de travailler avec cette organisation au financement opaque en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité. Après plusieurs semaines marquées par des scènes de chaos et des informations quasi quotidiennes faisant état de Palestiniens tués en attendant de l'aide, la GHF a reconnu la mort mercredi de 20 personnes dans une bousculade sur l'un de ses sites. En début de semaine, l'ONU a indiqué avoir recensé 875 personnes tuées en tentant de se procurer de la nourriture depuis fin mai, dont 674 « à proximité des sites de la GHF ». « Ouvrez les passages » Ailleurs dans le centre de la bande de Gaza, la Défense civile a fait état de 12 morts dans une frappe contre une maison à Nusseirat. Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège Gaza, et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties. L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a assuré samedi disposer de stocks alimentaires suffisants pour toute la bande de Gaza pendant plus de trois mois. « Ouvrez les passages, mettez fin au blocus, et laissez l'Unrwa accomplir sa mission », a-t-elle écrit sur X. Les négociations indirectes entre le Hamas et Israël en vue d'une trêve sont dans l'impasse, la branche armée du Hamas accusant vendredi Israël de les bloquer. L'attaque du 7–Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes également enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. Israël a juré de détruire le Hamas et a lancé en représailles une offensive destructrice dans laquelle au moins 58 765 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

La Défense civile annonce la mort de 26 Palestiniens
La Défense civile annonce la mort de 26 Palestiniens

La Presse

time5 days ago

  • Politics
  • La Presse

La Défense civile annonce la mort de 26 Palestiniens

Un homme blessé lors d'une distribution de nourriture dans un centre géré par la Fondation humanitaire de Gaza est transporté à l'hôpital Nasser de Khan Younès, le 19 juillet 2025. (Gaza) La Défense civile locale a affirmé que 26 Palestiniens avaient été tués et plus de 100 blessés samedi par des tirs israéliens près de centres d'aide humanitaire dans la bande de Gaza affamée et ravagée par la guerre entre Israël et le Hamas. Agence France-Presse Les quelque deux millions de Palestiniens assiégés par Israël à Gaza sont au bord de la famine après plus de 21 mois de conflit, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que 22 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées près d'un centre au sud de Khan Younès (Sud) et quatre près d'un autre au nord de Rafah, attribuant les attaques à des « tirs israéliens ». Les tirs ont eu lieu à proximité de centres de distribution d'aide humanitaire gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, selon la même source. Un témoin a raconté à l'AFP s'être rendu avant l'aube avec cinq membres de sa famille pour chercher de la nourriture dans l'un de ces centres, lorsque selon lui des soldats israéliens ont commencé à tirer. « Que des balles » « Nous n'avons rien pu avoir », a déclaré Abdelaziz Abed, 37 ans. « Chaque jour, je m'y rends et tout ce que nous ne recevons que des balles ». PHOTO AGENCE FRANCE-PRESSE Un homme blessé reçoit des soins médicaux à l'hôpital Nasser de Khan Younès, le 19 juillet 2025. Trois autres témoins ont également accusé les soldats d'avoir ouvert le feu. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré avoir identifié dans le secteur de Rafah des « suspects » qui se sont approchés de soldats. Ils n'ont pas obtempéré aux appels de quitter les lieux et les soldats ont ouvert le feu en guise d'avertissement, a indiqué l'armée, ajoutant avoir reçu des informations sur des victimes. « Nous examinons l'incident » qui s'est déroulé la nuit à environ un kilomètre du centre d'aide fermé à ce moment-là, selon l'armée. La GHF avait commencé ses opérations fin mai, après un blocus humanitaire total de plus de deux mois imposé par Israël en dépit des avertissements de l'ONU sur un risque imminent de famine à Gaza. L'ONU et des ONG humanitaires refusent de travailler avec cette organisation au financement opaque en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité. Après plusieurs semaines marquées par des scènes de chaos et des informations quasi quotidiennes faisant état de Palestiniens tués en attendant de l'aide, la GHF a reconnu la mort mercredi de 20 personnes dans une bousculade sur l'un de ses sites. En début de semaine, l'ONU a indiqué avoir recensé 875 personnes tuées en tentant de se procurer de la nourriture depuis fin mai, dont 674 « à proximité des sites de la GHF ». Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège Gaza, et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties. « Nous alertons sur le fait que des centaines de personnes, dont le corps est complètement décharné, sont désormais en danger de mort imminente », a déclaré vendredi le médecin Sohaib al-Hums, directeur de l'hôpital de campagne koweïtien situé dans la zone d'Al-Mawassi, à Khan Younès.

Sous les corps se cache peut-être notre humanité commune
Sous les corps se cache peut-être notre humanité commune

La Presse

time7 days ago

  • Politics
  • La Presse

Sous les corps se cache peut-être notre humanité commune

Il faut presser davantage nos dirigeants d'agir pour faire respecter les conventions internationales en Territoire palestinien, estime la professeure Camille Marquis Bissonnette. Camille Marquis Bissonnette Professeure de droit international, Université du Québec en Outaouais Six cent treize personnes tuées à proximité de convois humanitaires et de centres de distribution alimentaire à Gaza. Parmi elles, 509 sont mortes dans les files d'attente alors qu'elles allaient chercher une nourriture rare et vitale, la seule disponible. C'est le décompte qu'a diffusé le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme le vendredi 4 juillet. Celui-ci comptabilise les morts survenues entre le 27 mai et le 27 juin, soit au cours du premier mois depuis l'implantation de la Fondation humanitaire de Gaza, un organisme américano-israélien qui n'est ni neutre ni impartial et force le déplacement de la population, en plus de la rendre vulnérable aux attaques des forces armées israéliennes. En trois semaines supplémentaires, ce nombre a presque doublé. Crimes, vous avez dit ? En droit international, toute violation du droit par les États ne constitue pas un crime. Mais si l'on veut parler de crimes, ici, on a l'embarras du choix. Empêcher l'entrée de l'assistance humanitaire lors d'un conflit armé international ou une situation d'occupation ; ne pas permettre la distribution d'assistance humanitaire par un organisme neutre et impartial ; utiliser la famine comme arme contre la population civile ; cibler directement des personnes civiles ; attaquer ou détruire des hôpitaux, des écoles, des universités, des lieux de culte, des villes entières, ce sont tous des crimes de guerre. Diriger une attaque systématique ou généralisée contre une population civile en utilisant le meurtre, la persécution, l'extermination, l'apartheid, le transfert forcé de population et l'emprisonnement, ce sont tous des crimes contre l'humanité. Tuer, commettre des atteintes graves à l'intégrité physique ou mentale de membres d'un groupe national, soumettre intentionnellement ce groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle, avec l'intention de la détruire en tout ou en partie, c'est un génocide. Sans si, sans mais, et même si. Israël continuera de dire qu'il cible exclusivement des membres du Hamas, des terroristes, et qu'il prend toutes les mesures pour protéger la population de Gaza. Le croyez-vous toujours ? Il continuera de dire que celles et ceux qui disent le contraire sont des antisémites et qu'ils soutiennent des terroristes. Est-on antisémite lorsqu'on dénonce des crimes internationaux commis par l'État juif à l'égard d'un autre peuple ? Est-on terroriste quand on défend l'humanité d'un peuple, sa dignité ? Vraiment ? Quelles obligations pour les autres États ? En vertu du premier article des Conventions de Genève de 1948, les États – y compris le Canada – ont l'obligation « de respecter et de faire respecter » le droit international humanitaire, même dans des conflits armés où ils ne sont pas directement impliqués. Rappelons-nous l'avis consultatif de la Cour internationale de justice sur les conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d'Israël dans le territoire palestinien occupé, rendu il y a un an. Sur la base de cet article des Conventions de Genève, la Cour avait demandé à tous les États – au sujet de faits antérieurs à l'actuelle guerre à Gaza – « de ne pas reconnaître comme licite la situation découlant de la présence illicite de l'État d'Israël dans le Territoire palestinien occupé et de ne pas prêter aide ou assistance au maintien de la situation créée par la présence continue de l'État d'Israël dans le Territoire palestinien occupé ». Par ailleurs, en vertu de la Convention sur le génocide de 1948, les États – y compris le Canada – ont l'obligation de prévenir et de réprimer le génocide. Souvenons-nous que la Cour internationale de justice a aussi, il y a un an et demi, dans l'affaire Afrique du Sud c. Israël, déterminé qu'il était plausible qu'un génocide soit en cours à Gaza. Le Canada (et le Québec !) dans tout ça L'embargo sur les armes annoncé par Mélanie Joly en mars 2024 ne concerne que les nouvelles licences de vente d'armes. Les licences approuvées avant le 8 janvier 2024 restent en vigueur, et du matériel militaire peut aussi se rendre du Canada vers Israël s'il transite par un autre pays. Des millions de dollars en armements continuent ainsi de circuler du Canada vers Israël. Il est raisonnable d'affirmer que cette implication dans la fourniture d'armes à Israël se fait en violation des Conventions de Genève et de la Convention sur le génocide. Ne nous trompons pas, depuis son avertissement au gouvernement israélien, peu après son arrivée au pouvoir, Mark Carney n'a rien fait pour Gaza. D'ailleurs, les sanctions imposées par cinq pays, dont le Canada, à deux membres du gouvernement israélien depuis le 10 juin visent la situation – non moins alarmante – en Cisjordanie. Que faire ? Continuons de nous informer même si ça fait mal, de nous indigner, de manifester, d'écrire, de faire pression sur nos institutions nationales et fédérales. Continuons de parler de la Palestine, de son peuple et des crimes commis à Gaza par Israël. Du calvaire en lequel ils se traduisent pour deux millions de personnes assiégées, affamées, brisées, survivantes impuissantes. Ne serait-ce que pour perpétuer cette idée d'une humanité commune en laquelle nous avons, un jour, cru. Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

Le contraire de l'aide humanitaire
Le contraire de l'aide humanitaire

La Presse

time11-07-2025

  • Politics
  • La Presse

Le contraire de l'aide humanitaire

Une femme pleure la mort de son fils, tué alors qu'il se rendait à un centre de distribution d'aide humanitaire, début juillet. Que préféreriez-vous ? Mourir de faim à petit feu ou mettre votre vie ou celle de vos proches en danger pour mettre la main sur une boîte de denrées alimentaires qui suffira à peine quelques jours ? Depuis la fin mai, c'est la question impossible à laquelle doivent répondre près de 2 millions de Gazaouis. Depuis que la distribution d'aide a été confiée à une organisation bien mal nommée soutenue par Israël et les États-Unis, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Nicole Lessard, une infirmière canadienne qui œuvre actuellement à Gaza pour Médecins sans frontières, m'a expliqué mercredi comment fonctionnent les séances quotidiennes de distribution, réparties entre quatre sites placés sous la supervision de l'armée israélienne. PHOTO FOURNIE PAR NICOLE LESSARD L'infirmière canadienne Nicole Lessard est à Gaza, où elle œuvre auprès de Médecins sans frontières, depuis deux mois. Ces sites, de la taille d'un terrain de football américain, ont une seule entrée et une seule sortie, décrit-elle. Les travailleurs de la Fondation – des Américains et des Palestiniens, selon le journal Haaretz – déposent les boîtes de vivres dans le périmètre avant de se retirer. « Puis, la porte est ouverte. Des milliers de Palestiniens affamés rentrent d'un coup et les gens se battent jusqu'à ce que ce soit fini. Ça dure parfois 10 à 15 minutes et c'est l'enfer », note Mme Lessard, qui, malgré son expérience des missions humanitaires en zone de guerre, n'a jamais rien vu de tel. PHOTO EYAD BABA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens massés à un point de distribution d'aide de la Fondation humanitaire de Gaza, près du camp de réfugiés de Nousseirat, le 25 juin dernier Le journaliste palestinien Anas Baba, correspondant de la National Public Radio (NPR) américaine, a décrit essentiellement le même cauchemar éveillé dans un article choc publié dimanche dernier, après avoir lui-même participé à une distribution1. « Des milliers de personnes – un véritable mixeur humain – tournoyaient autour des boîtes de nourriture, se battant pour s'emparer d'un maximum de nourriture. Une femme d'une quarantaine d'années, en sueur et le visage en colère, tenait un couteau dans chaque main, son jeune fils à ses côtés. Elle hurlait : 'Ne touchez ni à mon fils ni à la nourriture.' L'ordre public avait disparu. C'était la loi de la jungle », écrit le reporter. Et l'inhumanité de ces distributions insuffisantes n'est qu'un pan de l'horreur. Fréquemment, l'armée israélienne tire sur ceux qui participent à ce stampede humain ou tentent d'y accéder, de l'aveu même de plusieurs soldats qui se sont confiés au Haaretz dans le cadre d'une grande enquête publiée à la fin juin. On ouvre le feu tôt le matin si quelqu'un essaie de se mettre en ligne à quelques centaines de mètres et parfois, nous les chargeons à bout portant. Mais il n'y a aucun danger pour les forces. Je n'ai pas eu connaissance d'un seul cas de riposte. Il n'y a ni ennemi ni arme2. Un soldat israélien s'étant confié au Haaretz En un mois, le ministère de la Santé de Gaza, lié au Hamas, a répertorié près de 500 morts et 4000 blessés, des chiffres corroborés par les ONG sur le terrain et qui ont continué de grimper depuis, note Nicole Lessard. « On a déjà eu 200 patients qui se sont présentés à une clinique en une seule journée », raconte-t-elle, notant que plusieurs personnes présentaient des plaies par balle à l'abdomen, au thorax ou à la tête. PHOTO EYAD BABA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Un homme portant un colis d'aide humanitaire de la GHF, le 25 juin dernier Et ça, ce sont ceux qui ont été évacués ou ont réussi à sortir des centres de distribution et des zones tampons les entourant, qui demeurent hors d'atteinte pour les ambulances de l'enclave palestinienne. « Il y a des membres de mon équipe qui ont perdu des proches. Les hommes les plus jeunes et les plus forts sont souvent envoyés sur place. Certains ne sont jamais revenus », note l'infirmière urgentiste qui a travaillé plus de sept ans au Centre hospitalier de l'Université McGill (CUSM). Elle y voit une forme de « nettoyage ethnique ». Si elle témoigne aujourd'hui, c'est qu'elle veut que ça cesse. Et elle n'est pas la seule. Plus de 170 organisations, dont Médecins sans frontières, Save the Children, Amnistie internationale et le Conseil norvégien pour les réfugiés, ont signé une lettre commune pour dénoncer les pratiques de la Fondation humanitaire de Gaza. « Ce dispositif de distribution est un massacre déguisé en assistance et doit être démantelé », a écrit Médecins sans frontières il y a deux semaines. En plus de demander la fin du siège israélien et la libre circulation des denrées essentielles, les organisations exigent que la distribution de l'aide soit confiée à nouveau aux agences des Nations unies et aux organisations humanitaires neutres, qui opéraient dans plus de 400 lieux de distribution avant l'imposition d'un siège complet par l'armée israélienne au début mars dans le but avoué d'éradiquer le Hamas à la suite des attentats du 7 octobre 2023 en Israël. C'est aussi ce que le droit humanitaire dicte. « Par définition, l'aide humanitaire ne peut pas venir des belligérants. Et elle doit bénéficier à toutes les parties au conflit sans discrimination », note à ce sujet François Audet, qui est directeur de l'Observatoire canadien sur les crises et l'action humanitaires à l'Université du Québec à Montréal. PHOTO HATEM KHALED, ARCHIVES REUTERS Des Palestiniens endeuillés prient, le 4 juillet dernier, lors des funérailles de personnes tuées dans des attaques israéliennes nocturnes alors qu'elles cherchaient de l'aide humanitaire, à Khan Younès. Les organisations humanitaires ne sont pas les seules à sonner l'alarme. Mardi, CNN a dévoilé qu'un rapport écrit par un responsable de l'agence américaine USAID le mois dernier déconseillait au gouvernement américain de soutenir la Fondation humanitaire pour Gaza. « Je ne suis pas d'accord avec l'idée de poursuivre le projet avec GHF, compte tenu des risques opérationnels et de réputation, ainsi que du manque de surveillance », a écrit l'expert. En vain. Le lendemain, le gouvernement Trump confirmait un financement de 30 millions pour GHF. Depuis, la Maison-Blanche et le gouvernement israélien balaient du revers de la main toutes les critiques et se félicitent de garder le Hamas loin de l'aide humanitaire. GHF se donne aussi des tapes dans le dos. Malgré les rapports accablants qui viennent du terrain et l'évidente monstruosité de cette fausse opération d'aide alimentaire. PHOTO EYAD BABA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Des jeunes Palestiniens se recueillent près du corps d'un proche tué par des tirs israéliens à un centre de distribution de la GHF sur la route Salah al-Din. C'est aussi indécent que les propos du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, qui a demandé cette semaine à l'armée israélienne d'établir un camp sur les ruines de Rafah dans le but d'y interner toute la population gazaouie avant de mettre en place un projet « d'émigration » de cette même population. Les experts de droit international y voient l'esquisse de crimes contre l'humanité. M. Katz, lui, ose parler d'une « ville humanitaire ». 1. Lisez l'article d'Anas Baba sur le site de la NPR (en anglais) 2. Lisez l'enquête du Haaretz sur le GHF et le rôle de l'armée israélienne (en anglais)

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store